Avant d'aller plus loin, il faut se poser la question : est-ce que j’ai besoin de restaurer mon carburateur ? Car bien entendu, on ne fait pas cela pour le plaisir, juste parce que « ça fait longtemps que je ne l’ai pas fait ». L’opération étant délicate et longue il vaut mieux être sûr que c’est nécessaire.

Périodicité ?

Vous êtes aussi tout à fait en droit de vous poser la question : mais tous les combien de km dois-je restaurer mon carburateur ? Malheureusement il n’y a pas de réponse à cette question, l’usure d’un carburateur étant déterminée par trop de facteurs, il vaut mieux attendre qu’il commence à montrer des signes de faiblesse plutôt que de le faire régulièrement inutilement. Parfois au bout de 150’000Km il y a des carburateurs qui sont à refaire, mais sur d’autres, toujours du même modèle, ça peut attendre 300’000Km… Il n’y a donc rien à faire sauf attendre et être attentif.

Symptômes :

Voici quelques symptômes qui peuvent vous indiquer que c’est sans doute nécessaire :

• Le moteur ne tient plus du tout le ralenti, même si la vis de réglage du ralenti est à fond, vous êtes obligé de rouler au starter ;
• Fortes odeurs d’essence au niveau du moteur alors que vous n’avez repéré aucune fuite au niveau des durits d’arrivée d’essence ;
• Le moteur « broute » lorsque vous essayez de garder une vitesse constante ;
• Le ralenti est irrégulier, même après un bon réglage de la richesse, avance de l’allumage et avec des bougies & vis platinées neuves (ces dernières ne sont pas présentes sur des moteurs équipés d’un allumage électronique) ;
• Des « creux » ressentis à l’accélération malgré un bon réglage de la richesse, avance de l’allumage et avec des bougies & vis platinées neuves ;
• Consommation d’essence excessive (c’est souvent lié aux odeurs d’essence).

Si vous sentez des odeurs d’essence, faites attention, parfois c’est seulement dû au fait que les vis qui lient le carburateur au collecteur d’admission se sont un peu desserrées avec le temps, à cause des vibrations du moteur. Un essai de re-réglage après resserrage des boulons de support peut s’avérer un test utile et pas cher avant de se lancer sur la restauration complète.

ATTENTION : ces carburateurs ont tendance à se « voiler ». Cela veut dire que sous la chaleur du moteur ils peuvent se déformer. Un carburateur légèrement voilé commence par perdre l’étanchéité vis-à-vis de votre collecteur d’admission. Un carburateur très voilé peut finir par avoir des pièces mécaniques bloquées, ce qui peut l’empêcher de fonctionner.
Vous trouverez dans ce tutoriel un paragraphe vous montrant une façon simple de décoincer l'axe du deuxième corps si le carburateur n'est pas trop voilé : Réparation d'un corps voilé.

Pour vérifier si votre carburateur est voilé, retournez-le et une fois la cale récupératrice des vapeurs d’huile enlevée, posez une règle en diagonale sur le tranchant et vérifiez que la surface est plate. Si c’est le cas, votre carburateur n’est pas voilé. Sinon soit c’est « trop » voilé (écart de plus de 1mm) auquel cas il vous faudra sans doute chercher un nouveau carburateur (ou d’occasion) moins ou pas voilé ; soit votre carburateur est juste « un peu » voilé (écart de moins de 1mm) auquel cas vous pourrez le faire aléser pour rectifier l’erreur et le rendre ainsi de nouveau étanche vis-à-vis de votre collecteur.

Notez aussi que votre carburateur peut se voiler de manière concave ou convexe, c'est à dire que soit la zone centrale dépasse des bords, soit ce sont les bords qui dépassent (comme sur les photos ci-dessous). Les deux manières peuvent provoquer des dysfonctionnements identiques comme décrit ci-dessus.